Hibana, dans les coulisses d'un magazine manga
Comment les éditeurs et les auteurs japonais produisent-ils leurs mangas, cette forme de bande dessinée qui a su conquérir le monde ? L’exposition produite en collaboration avec l’éditeur Shogakukan s’efforce de lever un coin du voile à travers l’exemple de l’un de ses magazines, le mensuel HiBaNa.
Pour la première fois, le coup de projecteur que propose le Festival d’Angoulême sur la bande dessinée japonaise et ceux qui la font vivre se focalise non pas sur un artiste en particulier, mais sur l’un de ces nombreux périodiques spécialisés qui, chaque semaine ou chaque mois, propose à ses lecteurs plusieurs centaines de pages inédites de manga. L’expression d’un phénomène éditorial probablement unique au monde, qui mérite largement qu’on s’y arrête le temps d’une exposition didactique et éclairante, pour tous les publics.
C’est un magazine publié par les éditions Shogakukan (l’un des trois géants du monde éditorial japonais) qui s’est prêté à cette expérience inédite de collaboration avec le Festival: HiBaNa (soit, littéralement, « L’Étincelle »), un mensuel lancé au printemps 2015 à destination des jeunes adultes japonais, notamment les étudiants. Positionné sur une approche plutôt « artistique » du manga et prioritairement destiné à un public féminin – les deux tiers du lectorat –, HiBaNa (héritier du magazine récemment disparu Ikki, longtemps considéré comme l’un des fleurons de la bande dessinée d’auteur au Japon) accueille une vingtaine de séries à chaque numéro, à raison de cinq cents à six cents pages de bande dessinée tous les mois. Les personnages et l’intensité émotionnelle de leurs aventures, tous univers confondus, sont au cœur du projet éditorial du périodique.
Positionnement des séries, accompagnement des auteurs et de leurs créations, conception des couvertures, opérations promotionnelles, distribution, interaction avec les lecteurs... tous les aspects du travail développé par une maison d’édition japonaise autour de l’un de ses magazines de bande dessinée sont abordés dans l’exposition, de manière simple, directe et tonique, afin de rendre tangible la manière de travailler si spécifique des professionnels nippons et ainsi de mieux mettre en lumière les particularités du manga. En écho à cette présentation transversale, l’une des auteur(e)s d’HiBaNa, Ayako Noda, fera pour l’occasion le déplacement à Angoulême et proposera aux festivaliers une rencontre thématique centrée sur la relation des auteurs avec le magazine qui les publie.
Quartier Asie
Commissariat : Nicolas Finet
Coordination à Tokyo : BCF - Bureau des copyrights français
Scénographie : Bruno Pujat
Production : 9eArt+
Partenaire : Shogakukan