Quartier Asie
Plus grand, plus complet, plus diversifié... Le Quartier Asie du Festival prend encore plus ses aises cette année, avec davantage d’animations et d’exposants et une offre étoffée, pour mieux rendre compte de ces créations venues d’Asie qui représentent aujourd’hui un tiers du marché de la bande dessinée publiée en langue française. En partenariat avec les chaînes de référence de l’imaginaire asiatique, J-One et Game One.
Elle sera incontestablement l’un des symboles majeurs du Quartier Asie cette année: devenue iconique par l’entremise d’Akira, le chef-d’œuvre du lauréat du Grand Prix Katsuhiro Otomo, hôte d’honneur du Festival en ce mois de janvier 2016, la légendaire moto chevauchée par Kaneda dans les rues de Neo Tokyo s’incarne à Angoulême pour le plus grand plaisir des festivaliers.
Exemplaire unique fabriqué au Japon par des admirateurs d’Otomo et de son univers, cette authentique moto a en effet fait spécialement le voyage depuis Fukuoka, dans l’île japonaise de Kyushu. Installée au cœur du Quartier Asie, elle sera accessible sous la forme d’un «Photo Call» à tous les festivaliers qui souhaiteront s’immortaliser en images avec elle – après s’être revêtus du mythique blouson de Kaneda, prêté pour l’occasion par Katsuhiro Otomo lui-même. Les photos seront diffusées sur place et sur les réseaux sociaux du Fauve, et la meilleure d’entre elles, choisie par l’équipe du Festival, sera récompensée par une intégrale d’Akira offerte par les éditions Glénat. Très ému par les tragiques événements qui ont frappé la France le 13 novembre dernier, Katsuhiro Otomo a en outre souhaité que ce rendez-vous festif autour de la moto d’Akira puisse être l’occasion d’un geste de solidarité en direction des victimes des attentats de Paris et de leurs familles. Toutes les recettes de ce «Photo Call Akira», exception faite des frais de personnels et de stand, seront donc reversées à une association caritative.
Scénographie : Le Goff & Gabarra
Production : 9eArt+
Occupant chacune l’un des flancs du Quartier Asie, deux expositions inédites sont proposées à la curiosité des festivaliers amateurs de créations asiatiques. L’une est d’inspiration japonaise et se consacre à la découverte d’un magazine mensuel de manga édité à Tokyo: HiBaNa (soit en français «L’Étincelle»). Organisée en collaboration avec son éditeur, la maison d’édition Shogakukan, l’exposition s’attache, à travers une soixantaine de documents, planches, affiches, couvertures et panneaux explicatifs, à raconter «de l’intérieur » de quelle manière les professionnels japonais, auteurs et éditeurs, abordent la publication de bande dessinée, et ainsi à mettre en valeur les particularités et les atouts de cette forme de création plébiscitée par les lecteurs occidentaux.
L’autre exposition inédite proposée par le Festival au sein du quartier Asie est un travail monographique consacré à l’œuvre du plus respecté des auteurs de la bande dessinée indépendante de Hong Kong, Li Chi Tak, à l’occasion de la parution chez Kana de sa nouveauté The Beast, fruit de sa première collaboration avec un scénariste occidental, le Belge Jean Dufaux. Conçue comme un parcours chronologique au fil d’une carrière de plus de trois décennies, l’ex- position est aussi l’occasion, en 80 documents, de découvrir un dessinateur virtuose, qui n’a jamais cessé d’échafauder de nouveaux univers fantastiques.
MADE IN TAIWAN !
Familière du Festival d’Angoulême avec une présence récurrente tous les ans depuis 2012, la bande dessinée taïwanaise est à nouveau fidèle au rendez- vous, sous la forme d’un grand stand mixant présentations d’ouvrages, expositions d’artistes, animations régulières et séances de dédicaces. Cette année, rien moins que six auteurs font spécialement le déplacement à l’occasion du Festival, tous y participant pour la première fois. Deux d’entre eux sont déjà des résidents de la Maison des Auteurs, où ils sont installés depuis quelques semaines : Ao You-xiang, considéré à Taïwan comme un maître incontesté du 9e art, a entrepris pour la circonstance de tenir son journal en bande dessinée, tandis que Mickeyman, davantage tourné vers les supports mobiles, pratique une bande dessinée à mi-chemin entre le cartoon et l’autofiction. Les quatre autres, deux hommes et deux femmes, seront à découvrir : Yeh Minghsung, gagnant cette année à Taïwan d’un Gold Comic Award, a consacré son plus récent travail à l’évocation d’un poète de la dynastie Tang, le Grand Maître Li Bai ; Hambuck, qui vient juste d’être traduit en Russie, s’est notamment fait connaître en revisitant le personnage d’Alice créé par Lewis Carroll ; Yi Huan est depuis plus de vingt ans l’une des signatures de référence à Taïwan de la bande dessinée à destination des filles ; enfin Crystal Kung, âgée de seulement 20 ans et toujours étudiante à l’université, se partage entre illustration, bande dessinée et travaux d’animation.
À LA RENCONTRE DES WEBTOONS CORÉENS
Voilà une bonne dizaine d’années, déjà, que la bande dessinée coréenne, ses auteurs et ses éditeurs ont ouvert, en précurseurs, la voie des webtoons, ces histoires en images conçues pour être lues et suivies directement sur le Net, sans passer au préalable par l’édition papier. Aujourd’hui, ce format performant, populaire, inhabituel et encore mal connu en Europe est devenu une référence de fait en Asie. Le webtoon sert de matrice et de banc d’essai à toute la filière des industries créatives en Corée, mais aussi en Chine, à travers des créations qui seront ensuite déclinées sous forme d’audiovisuel (séries et longs métrages animés, films en prises de vues réelles), de jeux vidéo, de comédies musicales, de pièces de théâtre voire, surprenante boucle de l’histoire, d’ouvrages de librairie.
Alors que l’année France-Corée 2015-2016 célèbre 130 ans de relations entre les deux pays, les professionnels coréens de la bande dessinée viennent une fois encore honorer de leur présence le Festival d’Angoulême, à travers une série de conférences et d’animations où les webtoons tiendront une place de choix. Le Quartier Asie leur ouvre ses portes, avec un stand dédié et un copieux programme de rencontres.
UN ESPACE LIBRAIRIE DÉDIÉ À L’ASIE, AVEC CULTURA
Enfin, afin de prolonger par la lecture la découverte ou l’approfondissement des univers créés par les auteurs venus d’Asie, un espace librairie exclusivement dédié aux mangas japonais, manhuas chinois ou manhwas coréens est proposé aux festivaliers au sein du Quartier Asie, animé par l’équipe des libraires Cultura, partenaire du Festival.
UN FORUM D’ANIMATIONS PERMANENTES
En contrepoint aux stands et expositions, le Quartier Asie met également à l’honneur, en partenariat avec les chaînes J-One et Game-One, un forum d’animations non-stop tout au long des quatre jours du Festival. Il accueillera un riche programme faisant alterner projections audiovisuelles, rencontres avec des auteurs, mini-conférences et tables rondes dédiées aux bandes dessinées japonaises, chinoises et coréennes enfin séances de dessin live proposées par les auteurs asiatiques venus participer au Festival.