Quelques conseils pour participer aux concours du Festival

Le mercredi 08 octobre 2014 à 15h00

À l'occasion du lancement du concours de la BD scolaire, nous vous proposons un concentré d’astuces et de conseils ainsi que de bonnes raisons d’y participer, dispensés par des professionnels et d’anciens lauréats.

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© Pénélope Bagieu

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Pourquoi participer ? La parole à... 

Pénélope Bagieu
Auteure BD et marraine du Concours Caisse d’Epargne A l’Ecole de la BD édition 2011/2012 :
« C’est l’occasion de s’efforcer de chercher une histoire, de la mettre en forme, d’avoir un objectif clair, donc de « s’y mettre » pour de vrai. Donc c’est forcément une bonne opportunité. Ça doit certainement susciter (ou confirmer) des vocations naissantes. »

Mickaël Roux
Auteur BD et parrain du Concours Caisse d’Epargne A l’Ecole de la BD édition  2012/2013 :
« Cela permet de faire ses armes et de montrer son travail au public, mais aussi aux éditeurs, aux auteurs. C’est aussi la possibilité de rencontrer et de discuter avec un tas de personnes. »  »

Catherine Meurisse
Auteure BD et marraine du Concours Caisse d’Epargne A l’Ecole de la BD édition 2013/2014 :
« Que ce soit lors du concours de 1997 ou plus tard pendant mes études, j’ai eu la chance de rencontrer des professionnels qui m’ont donné des conseils et encouragée. Ça m’a été très précieux de grandir avec des encouragements ou des mises en garde dans le coin de ma tête, et je souhaite cela à tout jeune dessinateur/trice. »

Marion Fayolle
Auteure BD, trois fois lauréate du Concours Jeune Talent :
« J’étais étudiante à l’école des arts décoratifs de Strasbourg et avec un groupe d’amis, on participait chaque année. C’était l’occasion d’avoir un avis sur nos histoires et d’être invité au festival si on avait la chance d’être dans la sélection. »

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© Mickaël Roux

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Autour de l'inspiration et l'imagination
(pour les participants du Concours de la BD scolaire)
 

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Thierry Mary, directeur de l’Iconograf, cofondateur des éditions Asteure et membre du jury des Concours FIBD :

« Si vous manquez d’inspiration, vous devez trouver « des déclencheurs ». « Votre premier objectif est de trouver un point de départ, le bout du fil de l’histoire que vous allez ensuite dérouler pour le plus grand plaisir du lecteur. Cela peut être une situation banale comme raconter un évènement qui vous est arrivé en allant sur le chemin de l’école, ou pourquoi ne pas simplement raconter votre petit déjeuner. À partir de ce point de départ, une bonne stratégie est souvent d’intégrer un élément perturbateur, réel ou fictif. (...) En bref, prenez une situation de départ normale, rajoutez un élément surprenant et trouvez une chute à votre histoire…

Prenez aussi en compte le fait que vous pouvez transposer cette situation de départ dans un autre environnement : vous habitez en ville, imaginez comment les choses se dérouleraient si vous habitiez à la campagne voire à une autre époque, au moyen-âge, ou en 2222 par exemple.

Pensez toujours à observer ce qui se passe autour de vous et comment toutes ces situations pourraient évoluer. Vous y trouverez souvent la matière nécessaire pour faire une bonne histoire. N’oubliez pas de noter vos idées, toutes vos idées, et prenez aussi celles qui sont proches de ce que vous avez envie de dessiner. Si vous détestez dessiner les trains, n’allez pas à la gare pour pêcher des idées… »

Fabien Vehlmann, scénariste BD :
« L’histoire, l’histoire, l’histoire, c’est toujours la base de tout le reste. Un récit simple et drôle, sur lequel vous pourrez facilement improviser et vous amuser. Et ne vous souciez pas de la qualité du dessin si votre histoire est drôle ! Un concours est une occasion de grosse déconnade mais c’est aussi le moment d’expérimenter tout ce qui vous passe par la tête. »

Florent Grouazel, auteur BD :
« Le seul moyen d’accrocher un lecteur c’est de le faire lire, pas de l’assommer sous les images, même si elles sont splendides… »

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© Mickaël Roux

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Conseils pratiques aux participants

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Simon Roussin,
Ateur BD et lauréat du Concours Jeunes Talents :
« Simplement qu’il est important de s’amuser, de faire quelque chose que l’on assume, que l’on soit sélectionné ou pas à la fin ! »

Marion Fayolle,
Auteure BD, trois fois lauréate du Concours Jeunes Talents :
« Je pense que le plus important est de proposer des planches faites avec plaisir sans trop se soucier du cadre et sans penser à gagner. Il faut avant tout proposer quelque chose qui nous ressemble. »

Mickaël Roux,
Auteur BD et parrain du Concours Caisse d’Epargne A l’Ecole de la BD édition 2012/2013 :
« Prendre plaisir à faire, persévérer et ne jamais baisser les bras. C’est ce que j’ai toujours fait. »

Dawid,
Auteur BD et complice du parrain du Concours Caisse d’Epargne A l’Ecole de la BD édition 2012/2013 :
« Patience et persévérance sont deux qualités essentielles pour progresser et avancer, toujours avoir un regard critique sur son travail, ne pas se poser de limites et s’amuser autant que possible. La BD permet de raconter tout ce qu’on veut avec peu de moyens. »

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© Pénélope Bagieu

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Conseils du Jury autour du Concours Jeunes Talents

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Estelle Dumesnil, directrice artistique du groupe Steinkis éditions :
« Pour élaborer un bon projet, il faut un scénario bien construit, un dessin à la fois spontané et maîtrisé, une belle mise en couleurs, et surtout être suffisamment original pour capter l’attention des lecteurs toujours à la recherche de nouveauté. L’auteur doit réussir à faire voyager à travers les planches proposées en lui transmettant un maximum d’émotions. Chaque auteur doit rester lui-même, se nourrir de ce qui existe sans plagier, afin de construire progressivement son propre style et son propre univers. »

Antoine Guillot, journaliste et critique sur France Culture :

« La maîtrise du médium ; les tentatives d’en explorer, voire d’en repousser les possibilités ; l’originalité du propos et des moyens ; la prise de risque ; l’adéquation entre le graphisme et le projet ; et le fait de proposer quelque chose qui ne pourrait exister qu’en bande dessinée. »

Thierry Mary, directeur de l’Iconograf, et co-fondateur des éditions Asteure :
« Le concours Jeunes Talents d’Angoulême, c’est le moment ou jamais d’expérimenter, quitte à se planter lamentablement, de tenter de faire autre chose que ce que vous avez l’habitude de faire, le jury est presque fatalement attiré dans un premier temps par des propositions graphiques fortes et des partis pris narratifs innovants qui le sort un peu de ce qu’il a l’habitude de voir. Pour autant quand on regarde la sélection au final, on s’aperçoit aussi que de jeunes auteurs au trait plus classique, se retrouvent dans les nominées… pas de recette miracle. »

Julien Magnani, éditeur Magnani éditions :

« Ce qui est important dans le prix Jeunes Talents, c’est effectivement de sentir un petit peu les mouvements tectoniques avant le séisme, de sentir quand le sol est en train de trembler, quand il y a véritablement quelque chose de moderne qui est en train de se mettre en place. Il s’agit de trouver quelque chose de moderne, quelque chose qui n’a pas déjà été fait. Le problème dans la bande dessinée, aujourd’hui, c’est la consanguinité. C’est-à-dire qu’elle est en circuit fermé et qu’elle répète éternellement les mêmes codes, les mêmes grammaires de la séquence, de l’image, de la narration… et dans le jury jeune talent je trouve qu’il faut avoir des choix prophétiques. Je trouve qu’il faut précéder ce qui va se passer, ce qui va renouveler la bande dessinée, ce qui va l’enrichir. C’est aussi pour moi, encourager d’autres plus tard à s’y mettre, plutôt que de faire quelque chose qui va progressivement stagner, lasser, pourrir. Donc je trouve que le jury jeune talent c’est vraiment mettre du sang neuf et privilégier la recherche, l’audace et encore une fois l’exploration. »

Alexandre Phalippou, rédacteur en chef adjoint du Huffington Post :
« Quelques conseils de bon sens. D’abord, numéroter ses pages. C’est tout bête, mais cela permet d’éviter que des pages soient inversées. Sur 400 projets de 3 pages étalés dans une salle, cela peut arriver… Inutile non plus de faire 3 pages si 1 ou 2 pages suffisent à l’histoire que l’on a en tête. Le nombre de pages n’a absolument pas été un critère dans le choix du jury. Mais le plus important reste de proposer un travail personnel. Imaginez une grande salle, une gigantesque table de réunion et, étalée dessus, 100 projets de 3 pages. Et une petite dizaine de minutes pour sélectionner les projets que l’on souhaite voir au tour suivant… Pour sortir du lot, il faut proposer quelque chose de différent. Qui choque, intrigue, étonne, renverse, voire même rebute ! Le plus important est que l’œil ne « glisse » pas sur le projet et donne envie de le revoir pour se faire un avis, pour le lire plus attentivement. »

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Vous avez quelques pistes pour vous motiver un maximum et faire les bons choix. Et face à sa boîte postale –ou mail– le Fauve est prêt à recevoir toutes vos œuvres.

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