Du Transperceneige à Snowpiercer – Jean-Marc Rochette à Angoulême
Le mercredi 30 octobre 2013 à 16h13
C’est aujourd’hui que sort en salles Snowpiercer, le film très attendu du Coréen Bong Joon-ho adapté du Transperceneige de Jean-Marc Rochette, Jacques Lob et Benjamin Legrand. Le Festival revient sur cette bande dessinée étonnante à travers une exposition, des rencontres et des projections.
« Parcourant la blanche immensité / D’un hiver éternel et glacé / D’un bout à l’autre de la planète / Roule un train qui jamais ne s’arrête. » Ces quelques vers, qu’accompagne la silhouette inquiétante d’un train aux airs de convoi soviétique blindé filant à vive allure dans la nuit, ouvrent le premier volume du Transperceneige. Qui pouvait se douter que cette œuvre d’une intelligence troublante, prépubliée dans la revue (À suivre) dès 1982, serait adaptée au cinéma 30 ans plus tard avec un tel brio par l’un des cinéastes contemporains les plus en vue ?
Le Transperceneige apparaît comme une métaphore filée de la lutte des classes transposée dans un train, à bord duquel les derniers survivants de l’espèce humaine se sont réfugiés, et où va se jouer un conflit à huis clos opposant les nantis des wagons de tête aux « queutards » de l’arrière du convoi, traités comme du bétail et contenus par des gardes violents. L’originalité du scénario et la maîtrise du dessin ont séduit Bong Joon-ho lorsqu’il découvre par hasard la bande dessinée dans une librairie. Le train en lui-même, et la nécessité de le représenter comme unique lieu de toute l’action, semblent avoir particulièrement intéressé le cinéaste coréen, qui déclarait que chaque réalisateur a selon lui un objet de fascination qu’il veut à tout prix mettre en scène.
Dessinateur des trois volumes de la série, Jean-Marc Rochette sera l’un des invités d’honneur de cette 41e édition. Outre sa participation aux Rencontres internationales. Une exposition présentera ses travaux réalisés pour le long-métrage : des dessins, présentés dans le film comme des chroniques illustrant la vie du convoi, ainsi que des toiles de grand format, figurant différents personnages et reprenant l’atmosphère sombre et pesante qui parcourt l’ensemble du film. Un making of inédit sur le tournage, Transperceneige, de la feuille blanche à l’écran noir, de Jesus Castro-Ortega, sera projeté en avant-première, ainsi qu’un documentaire sur la carrière de l’auteur, Rochette, Du Transperceneige aux Ecrins, réalisé en 2013 par Anita Spagnoli. L’occasion pour les festivaliers de redécouvrir un auteur rare au graphisme éblouissant.