Mickey, Donald : des années 30 au XXIe siècle...

Le vendredi 01 février 2013 à 16h00

... des personnages toujours aussi actuels. L’exposition « Mickey & Donald, tout un art ! » explore les nombreuses adaptations en bande dessinée des personnages de l’univers Disney, constamment réapproprié par les auteurs américains et, surtout, européens.

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Qu’il est loin le temps des premières bandes dessinées avec Mickey, dans les années 1930, deux ans après le célèbre dessin animé Steamboat Willie ! Depuis, la fameuse souris de Walt Disney et ses comparses ont traversé les époques et les auteurs sans prendre une ride. C’est l’histoire de cette éternelle réappropriation que raconte l’exposition « Mickey & Donald, tout un art ! », dans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême.

Les premiers panneaux racontent ainsi le développement de la bande dessinée Disney, dans les années 1930, quand la société ne jurait alors que par les dessins animés. C’est alors Floyd Gottfredson, initialement simple employé de la division « Animation » des studios Disney, qui prend le crayon pour coucher Mickey sur papier.

Il sera rapidement suivi par Carl Barks. Le dessinateur américain enrichit considérablement l’univers de Mickey et surtout celui de Donald en lui adjoignant de nouveaux personnages tels le canard le plus riche du monde, Picsou, l’inventeur Géo Trouvetou, les gangsters Rapetou ou encore les neveux Riri, Fifi et Loulou. « C’est lui qui va écrire la première histoire avec Donald en personnage central », raconte Antoine Jaubard, des studios MADesign, scénographe de l’exposition.

Le travail de Floyd Gottfredson et Carl Barks est unanimement reconnu mais il n’empêche pas d’autres auteurs, surtout européens, de s’approprier à leur tour les personnages de l’univers Disney et de leur faire vivre de nouvelles aventures. C’est également de cette richesse de scénarios autour de mêmes personnages que montre l’exposition « Mickey & Donald, tout un art ! ». « Ces personnages sont comme des acteurs à qui on va faire jouer un rôle, explique Jean-Paul Jennequin, commissaire de l’exposition. L’école italienne, guidée par Giorgio Cavazzano et Romano Scarpa, n’hésite pas à présenter Mickey en Michel Strogoff [personnage de l’écrivain français Jules Verne] ou mettre en scène L’Enfer de Dante avec les personnages de Disney ».Dans une moindre mesure, l’école française prendra également des libertés avec les personnages initiaux grâce aux bébés Disney de Claude Marin ou à Michel Souris, clone raté de Mickey imaginé par Didier Le Bornec.

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Parallèlement aux auteurs européens, l’Américain Don Rosa, passionné de l’œuvre de Carl Barks et invité du 40e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, va donner encore davantage d’étoffe au personnage de Picsou. Cet ingénieur de formation va ainsi, « dans une démarche de lecteur de comic books », selon Jean-Paul Jennequin, « compiler toutes les informations distillées par Carl Barks, organiser chronologiquement la vie de Picsou, avec sa jeunesse en Ecosse, l’époque de chercheur d’or, etc. » Picsou est alors représenté en personnage presque vivant, qui vieillit, et dont le père meurt lors d’une aventure – du jamais vu, jusque-là, dans l’univers de Mickey.

L’exposition se termine sur les dernières adaptations de Mickey et Donald, comme en Finlande avec Kari Korhonen, ou encore en Italie avec Silvia Ziche. Les deux célèbres personnages sont ainsi, par exemple, représentés en super-héros « X-Mickey » ou agent secret « Double Duck ». Ou comment des personnages nés dans les années 1930 ont passé avec brio le cap du XXIe siècle.