Spécial Corée

Dix ans exactement après la grande expo qui les avait révélés en Europe, auteurs et éditeurs coréens sont de retour au Festival d’Angoulême, pour dévoiler les nouveaux visages des K-comics.

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© Dong-hwa Kim

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En 2003, lors du 30e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, festivaliers et professionnels découvraient grâce à une grande exposition collective une bande dessinée dont jusqu’alors presque personne en Europe n’avait eu l’occasion de juger de la qualité et de l’originalité : la bande dessinée coréenne, le manhwa. L’initiative fit forte impression. D’un coup, elle élargissait singulièrement l’horizon asiatique de la bande dessinée, dont on avait pu croire, vu du monde francophone, que le manga japonais constituait l’alpha et l’omega. Et elle révélait simultanément une tradition graphique et narrative originale, constituée de longue date autour d’une identité culturelle très affirmée, et riche de nombreuses personnalités artistiques dont les talents n’avaient a priori rien à envier au reste du monde.

Dont acte. Depuis, la bande dessinée coréenne et ses créateurs ont eu à cœur de se rappeler au bon souvenir des Européens. Sur les traces de ce premier pas fondateur, et à la faveur sans doute d’une mondialisation galopante qui n’a cessé de mettre en évidence la singulière énergie créative coréenne, des albums ont paru, les traductions se sont multipliées. Aujourd’hui, forte de cette percée inaugurale, la filière coréenne de la bande dessinée, de l’animation et de l’image (les frontières entre les genres sont en Asie, comme on le sait, beaucoup moins étanches que de ce côté-ci de la planète) souhaite étendre son développement à l’international. C’est le sens de la grande exposition collective et transversale proposée à Angoulême à l’occasion de la 40e édition du Festival international de la bande dessinée, manière de marquer symboliquement le dixième anniversaire de l’exposition par laquelle tout avait commencé.

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© Han-jo Kim-touch of memory

L’essentiel de l’offre déployée cette année sous la bannière coréenne sera proposé au sein d’un pavillon exclusivement dédié à cet effet place Saint-Martial, sur une surface de 375 m2 – un dispositif conjuguant expositions, animations, rencontres, séances de dédicaces, projections audiovisuelles, etc. Objectif clé : mettre particulièrement en évidence toute la diversité de la création coréenne en la matière, depuis les racines de la tradition graphique locale jusqu’aux innovations visuelles et narratives les plus récentes, à commencer bien sûr par l’immense champ du numérique – terrain sur lequel la Corée et ses auteurs, grâce à des choix politiques et technologiques inspirés, ont pris très tôt plusieurs longueurs d’avance.

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© Kun yoong Park-thestoryof nogeunri

Les auteurs seront évidemment les premiers protagonistes de cette grande démonstration collective. Seniors ou jeunes talents, tenants du webtoon ou du support papier, auteurs issus de la fiction ou du documentaire (l’edutainment, c’est-à-dire les ouvrages de bande dessinée à fonction documentaire ou éducative, est depuis très longtemps l’un des segments les plus importants du marché coréen de la bande dessinée), vingt-quatre d’entre eux feront le voyage d’Angoulême. Certains de ces dessinateurs sont déjà plus ou moins familiers de l’Europe via des traductions, comme Kim Dong-hwa, Doha, Kangfull, Lee Doo-ho, Park Kun-woong, Kim Su-bak, Ancco, Kim Hanjo ou Choi Kyu-sok. Mais pour une part significative des visiteurs coréens du 40e Festival, ce sera une première fois – dont tous espèrent bien sûr qu’elle pourra se concrétiser par des traductions.

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En complément des activités de l’espace coréen installé place Saint Martial, divers événements aux couleurs de la Corée et du manhwa viendront enrichir la programmation du Festival, dont la diffusion d’un documentaire sur l’histoire de la bande dessinée coréenne et une conférence. Une soirée coréenne sera également proposée place Saint-Martial, vendredi 1er février.

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© Angko-badfreind

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Les auteurs coréens présents au Festival 

(entre parenthèses, les titres de leurs albums traduits en français, lorsqu’il en existe)


Ancco (Aujourd’hui n’existe pas, Jindol et moi)

Bi Koma Cho Hoon Choi Ho-cheol (L’Etincelle)
Choi Kyu-sok  (L’Amour est une protéine, Le Marécage)

Choi Min-ho Gwon Hyuk-joo Ha Il-gwon Hong Yeon-sik Joo Ho-min Kang Do-ha, alias Doha  (Catsby, Romance Killer)
Kangfull  (Appartement, Chassés-croisés, L’idiot, Timing)

Kim Dong-hwa (Histoire couleur terre, La Mal aimée, Les Nourritures de l’âme, La Bicyclette rouge, Histoires de
Kisaeng)
Kim Han-jo (La Mémoire du corps)

Kim Su-bak (Quitter la ville)

Kim Sung-hee Lee Chung-ho (Ka-Kong)
Lee Doo-ho (Le Bandit généreux)

Lee Jong-bum Ma Young-shin Park Kun-woong (Fleur, Massacre au pont de Nogunri)
Song Dong-geun Soosinji Yoon Tae-ho

Pavillon Spécial Corée
Lieu : PLACE SAINT MARTIAL 
Du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février 2013, 10 h/19 h. 
Production : Organizing Committee of Korean Special Exhibition, Ministry of Culture, Sports and Tourism, Bucheon City, Komacon Scénographie : Shin Myeong-hwan, Park In-ha Coordination : Komacon et Nicolas Finet