Festival International
de la bande dessinée

Blexbolex

Blexbolex voit le jour en 1966. Il passe une enfance paisible dans le Cantal où il apprend à se comporter comme un sauvage en imitant une nature hostile. Il provoque les bufflons, il fuit les ours, il frappe les marmottes. Un jour, il chute; sa tête heurte une pierre et il est révélé à l’Art. Mais la ville et la modernité l’appellent. Il hume la brise, il flaire les sentiers, il se laisse guider par son instinct. Il se trompe et échoue à Angoulême. Il y découvre la boisson et le mépris, deux atouts qui lui seront très utiles par la suite lorsqu’il faudra négocier avec les éditeurs. On lui parle de Paris, il s’y rend les poings serrés, il sait qu’il va falloir recommencer à se battre. Contre toute attente, la faune qu’il croise se révèle moins brutale que les animaux des montagnes. Il se fait même quelques amis, qui l’initient à la sérigraphie et à ses arcanes. Grâce à cette technique, il commence à publier en 1992 ses premiers livres à tirages limités, que quelques collectionneurs s’arrachent avec des intentions spéculatives. Peu importe, Blexbolex s’est fait un nom. Il s’investit dès lors dans les aventures éditoriales de cette fin de millénaire, donnant des livres au Dernier Cri, à Chacal Puant, aux Requins Marteaux ou à Cornélius. Il trouve dans cette dernière maison une cage à sa mesure et y passe quelques années en tant qu’éditeur. Fort de cette expérience, il reprend sa liberté et s’en va côtoyer les cimes. En 2009, "L’Imagier des gens" (Albin Michel Jeunesse) remporte le « Prix du plus beau livre du monde ». C’est logique : le nom de Blexbolex était fait pour embraser la nuit.