Li Chi Tak, un sorcier à Hong Kong

Habituée du Festival d’Angoulême, la bande dessinée de Hong Kong revient à l’avant scène avec une exposition monographique consacrée à l’un de ses artistes les plus talentueux, le prolifique Li Chi Tak.

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Kana
Hong Kong Art Centre
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© Li Chi-tak

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Coïncidence heureuse, c’est précisément l’année où le Japonais Katsuhiro Otomo honore le Festival de sa présence, auréolé de son Grand Prix, que Li Chi Tak prend lui aussi le chemin d’Angoulême pour y être témoin de la première exposition monographique jamais consacrée à un créateur de Hong Kong. Car si l’on peut créditer un seul artiste d’une influence décisive sur les goûts et les choix de Li, c’est bien l’auteur d’Akira. Mais au fond, les coïncidences, surtout heureuses, existent-elles vraiment dans le 9e art ?
 

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© Li Chi-tak

Quoi qu’il en soit, lorsque le jeune dessinateur chinois prend professionnellement les pinceaux à partir du milieu des années 80, c’est clairement parce qu’Otomo, et Moebius avant lui, ont montré le chemin. C’est dit, lui aussi se consacrera par images interposées à l’édification inlassable d’univers fantastiques d’où la double exigence de la rigueur et du spectacle n’est jamais absente. Également inspiré par le cinéma de genre et d’action qui a fait les beaux jours du cinéma et de la télévision de Hong Kong dès les années 70, Li Chi Tak, dont les éditeurs locaux décèlent très vite la virtuosité graphique, multipliera les publications au fil des années, soit sous forme d’albums soit par l’entremise de périodiques de bande dessinée – y compris au Japon où il collabore notamment aux magazines de manga Young et Ikki. Il ne dédaigne pas non plus s’adonner à l’illustration, dont témoignent de nombreuses parutions dans les journaux et magazines à Hong Kong. Aujourd’hui, riche d’un parcours de plusieurs dizaines de titres publiés, Li savoure une réputation légitime de godfather de la bande dessinée indépendante hongkongaise, sans pour autant avoir cessé de produire, bien au contraire. Il vient même de renouer avec son éditeur historique en langue française (Dargaud avait traduit dès 1998 son one shot The Spirit) puisque Kana, l’une des enseignes du groupe Medias Participation, publiera en janvier 2016 The Beast, récit inédit dessiné par Li Chi Tak sur un scénario de Jean Dufaux.

C’est à l’ensemble de cette prolifique carrière que le Festival s’efforcera de rendre un hommage mérité, à travers une rétrospective monographique d’environ 80 œuvres, des années 80 à aujourd’hui. Parallèlement à l’exposition qui lui est consacrée, Li participera également au programme des Rencontres internationales du Festival.

 

Quartier Asie
Commissariat : Nicolas Finet et Connie Lam (Hong Kong Arts Centre) 
Scénographie : Bruno Pujat 
Production : 9eArt+ , Hong Kong Arts Centre 
Partenaires: Kana, Hong Kong Arts Centre, Mr Nelson Leong, Create Hong Kong, Hong Kong Comics & Animation Federation